Voici un article du Monde bien écrit pour faire une piqûre de rattrapage sur ce qui sera prochainement le quotidien de la vidéo.
Alors de chaque côté, on joue à réunir le plus d'alliés possibles, constructeurs comme studios de ciné. Certains assurent leurs arrières en supportant les deux formats.Le Monde a écrit :Haute confusion dans le DVD
L'année 2006 se termine par l'entrée en lice du support qui doit consacrer l'avènement de la haute définition. Depuis son lancement en 1996, le DVD est en effet l'emblème de l'image vidéo de haute qualité. Même si la télévision numérique lui apporte une concurrence croissante. Il fallait donc que la galette de 12 cm relève un nouveau défi.
"Il s'agit de s'adapter aux écrans de grande taille", explique Alain Appriou, directeur marketing chez Toshiba France. En effet, à définition égale, l'image se dégrade lorsque la surface d'affichage augmente. A moins de considérer que les spectateurs se placent plus loin... Il reste que la tentation est grande de s'approcher pour bénéficier d'une immersion dans l'image comparable à celle qu'offrent les salles de cinéma. Ce qui représente bien l'objectif ultime de ceux qui s'équipent à grand frais d'installations de home cinéma.
Après la vague d'acquisition d'écrans plats, à cristaux liquides (LCD) ou à plasma, commencée fin 2005, il est donc assez logique d'offrir un DVD capable d'exploiter toutes leurs performances. Il eût même été compréhensible, voire souhaitable, de pouvoir en profiter plus tôt. Hélas, les industriels de l'électronique grand public ont l'art de compliquer leur offre. Le DVD n'échappe plus à la règle malgré les efforts de standardisation réalisés au sein du DVD Forum, chargé d'édicter des normes communes pour tous les fabricants.
Cet organisme a effectivement publié les spécifications du nouveau DVD-HD, successeur du DVD-Vidéo. Cela n'a pas suffi à préserver l'unité des industriels. Tandis que, derrière Toshiba, un premier groupe adaptait le HD-DVD, un second emmené par Sony optait pour une autre norme, le Blu-Ray, du nom du laser bleu utilisé. Bien entendu, ces deux normes sont incompatibles entre elles, ce qui promet une belle bataille passant par la prise en otage des consommateurs.
Pour ces derniers, le choix risque de ressembler à celui qu'ils ont dû faire lors de l'apparition du magnétoscope, en 1975. A l'époque, ils avaient été placés devant deux technologies : le VHS et le Betamax, sans parler du V2000. Déjà Sony faisait partie des belligérants en défendant le Betamax, défait par le VHS. Ce qui a laissé les consommateurs lui ayant fait confiance avec leur matériel et leurs cassettes obsolètes.
Depuis lors, Sony n'a guère tiré la leçon de cet échec. Le géant japonais multiplie les lancements de produits utilisant des formats ou des technologies propriétaires : le MiniDisc et son format de compression Atrac, la mémoire flash Memory Stick, l'UMD pour la PlayStation portable et, aujourd'hui, le Blu-Ray. Comment défendre une telle dissidence ?
Chez Sony France, Olivier Terme, chef de projet HD, "le Blu-Ray dispose d'une capacité supérieure avec ses 25 gigaoctets (Go) par couche, ce qui permet d'enregistrer facilement un film de deux heures qui occupe 18 Go". Sony dispose ainsi d'un avantage sur le DVD-HD qui est limité à 15 Go par couche.
Chez Toshiba, Alain Apriou rétorque qu'"en réalité, avec deux couches par face, le HD-DVD dispose de 30 Go de capacité et peut monter à 45 Go, voire 6 Go sur deux faces". En outre, Toshiba souligne que son format "est plus facile à fabriquer que des lignes de production existantes".
En terme de qualité d'image, les deux formats devraient être comparables, mais ce seront, à l'évidence, les contenus qui feront la différence. Les lecteurs, HD-DVD comme Blu-Ray, sont toutefois compatibles avec la lecture des DVD-vidéo actuels. Une chance pour ceux qui ont constitué d'importantes vidéothèques en DVD.
La bataille des lecteurs est déjà lancée. C'est Panasonic qui a tiré le premier, suivi par Samsung côté Blu-Ray et par Toshiba côté DVD-HD. Au moins trois modèles seront donc présents dans les magasins pour les fêtes de Noël. Avec des prix annoncé entre 600 et 1 700 euros, à la hauteur de l'événement...
La véritable question que se poseront les consommateurs est de savoir s'il est judicieux d'investir autant dans un nouvel appareil qui ouvre la porte à des dépenses encore plus importante, avec le renouvellement de la vidéothèque. Le gain en qualité est-il si saisissant ? Force est de constater que oui...
La vidéo HD n'est pas un simple gadget. L'image prend vraiment une autre dimension, faisant apparaître des effets de profondeur, proches du relief. Les dégradés de couleur font oublier tout souvenir d'escalier... L'écran plat, même s'il n'est "que" HD Ready, semble révéler enfin ce dont il est capable. Pour cela, il faut donc payer encore ou bien se contenter des programmes HD de la télévision. Les consommateurs ne sauraient se plaindre. Si la haute définition s'est fait attendre, ce n'est rien à côté de la généralisation des programmes de télévision en 16/9 que l'on attend encore, une bonne dizaine d'année après la diffusion en masse des écrans à ce format.
Cette fois, la télévision a légèrement devancé le DVD en France. Néanmoins, se pose la question de la nécessité d'un tel format. Si la HD est indipensable sur un grand écran, les consommateurs pourraient bien mettre le HD-DVD et le Blu-Ray d'accord en boudant les deux formats.
D'ici à la baisse des prix qui rendront abordables les nouveaux lecteurs, d'autres sources de HD pourraient bien s'imposer. A la télévision, si le câble et l'ADSL, en attendant la fibre optique, acheminent une haute définition de qualité. Mais aussi sur Internet où l'on voit fleurir des vidéos en format MPEG 4 HD, qui n'ont pas grand-chose à envier aux films enfermés dans les DVD. "Les gens aiment encore posséder un support physique", assure Alain Appriou. Cette nouvelle version de la galette de 12 cm permettra de le vérifier.
Michel Alberganti
Le HD-DVD est supporté par : Toshiba, Microsoft, NEC, Intel, Sanyo, Fuji, Canon, Bandai, Fujitsu, Hewlett-Packard, Kenwood, Mitsubishi, Hitachi, Alpine, New Line Cinema, Paramount Pictures, Universal Studios, Warner Bros...
Le Blu-Ray est supporté par : Sony, TDK, JVC, Samsung, 20th Century Fox, Walt Disney (et Buena Vista Home Entertainment), Vivendi Universal Games, Electronic Arts, Apple, Warner Bros, Dell, Fox Entertainment Group, Hewlett-Packard, Hitachi, LG, Mitsubishi, MGM, Panasonic, Philips, Pioneer, Sharp, Thomson...
Bon, il y en a plein de chaque côté. Pour les listes complètes:
- http://www.hddvdprg.com/eng/about/member.html
- http://www.blu-raydisc.com/general_info ... Index.html
La partie ne fait que commencer... et ça va saigner.