:fleur:
En plus loin de moi de prendre de parti de Stephan dans cette affaire, mais le message de nubuc était tellement... enflammé que ça avait déclenché ma réponse. Un peu comme toi avec mon message ici, donc c'est bien naturel, et pour moi il n'y a pas de problème outre mesure. :)
Bon sinon, comme je l'avais annoncé, j'ai téléchargé et consulté les 100 propositions de Royal afin d'y voir ce qu'il y a sur la dette publique. L'expression est employée deux fois dans le texte, je vous livre la page correspondante en entier (c'est la page 2!) :
Ségolène Royal a écrit :La Présidente de la confiance retrouvée
Remontée des débats
Pour relancer la croissance, les participants aux débats se sont prononcés davantage pour des
réformes structurelles que pour des politiques macroéconomiques nécessairement limitées par
l’ampleur de la dette publique.
Il faut stimuler la création d’entreprises, renforcer l’investissement et la recherche, remédier à la
sous-qualification, développer la formation professionnelle, soutenir les PME et renforcer
l’efficacité de la dépense publique.
Enjeux
Un développement durable, une croissance forte, une dette publique maîtrisée, la réconciliation des
Français avec les entreprises sont les préalables nécessaires à un retour de la confiance, à l’esprit
d’initiative, à un partage effectif des richesses et à une maîtrise de la mondialisation.
Propositions
1- Investir massivement dans l’innovation et la recherche : augmentation pendant le
quinquennat du budget de la recherche et des crédits publics pour l’innovation de 10 % par
an (le budget public de recherche-développement a diminué de 1 à 0,8% du PIB entre 2002
et 2005). Sur les 65 milliards d'aide aux entreprises, seuls 5 % sont orientés vers la
recherche-développement : je propose de porter cette part à 15%.
2- Mettre en place une politique industrielle capable de préparer l’avenir et de réduire les
risques de délocalisations avec la création d’une Agence nationale de réindustrialisation.
3- Soutenir les PME avec la création de fonds publics régionaux de participation et en leur
réservant une part dans les marchés publics.
4- Donner la priorité à l’investissement des entreprises avec un taux d’impôt sur les sociétés
plus bas si le bénéfice est réinvesti et plus haut s’il est distribué aux actionnaires.
5- Sécuriser le parcours des jeunes créateurs en soutenant la création d'entreprises
(simplifications), en généralisant les ateliers de la création dans toutes les régions, en
améliorant la protection sociale des entrepreneurs, et en mettant en place un mécanisme de
cautionnement mutuel pour ceux qui garantissent les emprunts de leur entreprise sur leur
patrimoine privé.
6- Réformer l’Etat : un euro dépensé doit être un euro utile. Une décentralisation aboutie. Des
services publics de qualité présents sur tout le territoire et accessibles par Internet. La
généralisation des logiciels libres dans l’administration.
Alors, je rappelle que la dette publique c'est la dette de l'Etat, de nous tous donc. Quelque chose qu'il faut résorber, rembourser, bref tout ce que l'on peut pour que l'Etat évite de "creuser son découvert", pour prendre une comparaison plus humaine. Et voilà que dans les propositions je lis:
-la proposition 1 toute entière :
1- Investir massivement dans l’innovation et la recherche : augmentation pendant le
quinquennat du budget de la recherche et des crédits publics pour l’innovation de 10 % par
an (le budget public de recherche-développement a diminué de 1 à 0,8% du PIB entre 2002
et 2005). Sur les 65 milliards d'aide aux entreprises, seuls 5 % sont orientés vers la
recherche-développement : je propose de porter cette part à 15%.
- et dans la proposition 3 :
Soutenir les PME avec la création de fonds publics régionaux de participation
Comme aujourd'hui je suis de bonne foi, je veux bien croire que ces investissements (la fameuse question "qui va payer tout ça?") vont simplement être prélevés sur d'autres plutôt que créés entièrement (sinon on marche sur la tête :wacko:). Mais ce n'est pas comme cela que l'on limite les dépenses, pas en augmentant des budgets ou simplement en les redistribuant. Il faut vraiment qu'il y ait des restrictions quelque part...
D'ailleurs au passage, le mot "restriction" (ou "restrictions") figure dans le programme... zéro fois (sur 20 pages). C'est un mot qui ne fait pas plaisir à entendre ou à lire, vous comprenez, ça ferait tâche pour un candidat à la présidentielle. Qu'on m'amène immédiatement les programmes de tous les candidats en PDF comme pour Royal, que je fasse des recherches de mots-clés dedans! :P
EDIT : comme je suis à bloc là, je reviens du site de Sarkozy qui n'a pas encore de programme officiel donc c'est nul son site rutilant mais inutile. De même pour Bayrou, pas de texte condensé mais par contre une intéressante page "propositions" qui regroupe tous ses thèmes de campagne, dont un appelé "dette et déficits", ce qui nous intéresse donc présentement. Voici ce qui y est dit:
François Bayrou a écrit :Dette et déficits
« Faire payer nos dépenses par nos enfants est irresponsable et criminel. »
Guerre aux déficits et à la dette, pour pouvoir investir dans l'avenir, dans la connaissance, dans un développement durable : c’est la stratégie de François Bayrou.
« Le général de Gaulle, Pompidou, Giscard, Barre, n'avaient pas laissé de dettes aux Français : la dette de la France était en 1981 plus faible que celle d’aucun autre grand pays développé. Depuis 25 ans, les gouvernements successifs ont accumulé les dettes. C’est une forme d'irresponsabilité politique.
Tous les jours, l'État dépense 20% de plus que ce qui rentre dans ses caisses ; on a dépassé mille milliards d'euros de dette ; c’est insupportable. Il faut que nous diminuions ce déficit de près de moitié les trois premières années - donc de 20 milliards par an - pour stabiliser durablement la dette.
Et selon l’association qui fait le compte des promesses des partis politiques, les candidats UMP et PS en sont chacun à plusieurs dizaines de milliards d’euros de dépenses publiques supplémentaires ! Nous, nous avons choisi un autre chemin.
Il faut inscrire dans la Constitution l’interdiction pour un gouvernement de présenter un budget en déficit de fonctionnement. En clair, l’Etat ne pourrait plus emprunter pour ses dépenses de fonctionnement - ce principe s’applique déjà pour les collectivités locales. On doit exiger de l’administration un effort de productivité de 2 % par an pendant six à huit ans - c’est ce que font toutes les entreprises françaises. Cela entrera dans un plan décennal de réduction de la dette publique.
Il faut faire ces économies, baisser la dépense publique, avant de prétendre baisser les impôts ou multiplier les avantages fiscaux. Il y a cinq ans, on nous promettait de baisser les impôts de 30%, j'avais dit : ‘promesse mirobolante’. Et on l'a vérifié : d'abord, on n'est pas à 30% ; ensuite les prélèvements obligatoires ont augmenté de plus d’un point du produit national !
Je veux réhabiliter un principe de bon sens : l'équilibre des finances. Que l'Etat soit géré comme un ménage normal, en équilibrant ses dépenses et ses recettes.
Avoir un Etat plus économe, c’est aussi la condition de plus de justice sociale. »
Mise à part l'inscription dans la Constitution, qui se révèle une nouvelle fois être plus démagogique qu'autre chose, je note, en-dehors de l'absence du mot "restriction" toujours, la phrase "ll faut faire ces économies", c'est déjà mieux à défaut d'être parfait; c'est tout du moins un peu pus réaliste.
Pour info, dans le programme de Royal, le mot "économies" il apparaît... une fois! à cet endroit (page 14) :
Ségolène Royal a écrit :61- Lutter contre le changement climatique :
- Généraliser l’isolation et les économies d’énergie dans le logement, ce qui permettra de
créer 80 000 emplois.
.
Ok, cool. :roll: